FNADE Actualités

n°146 - 14 Mars 2019

ENERGIE

Journées techniques ADEME sur la valorisation énergétique (05 et 06 février 2019 à Strasbourg)

Ces deux journées techniques organisées par l’ADEME ont été l’occasion de découvrir les opportunités de la valorisation énergétique des déchets.

La première journée était consacrée à des visites de sites :

- L’unité de valorisation thermique de CSR de la papeterie de Blue Paper : L’installation fonctionnera avec des déchets à l’automne 2019. D’une capacité de 22 MW thermique, elle traitera annuellement 42 300 tonnes de CSR, préparés à partir de déchets issus de leur procédé ainsi que d’autres papeteries et de refus de centres de tri de DAE.

- L’unité de valorisation matière et énergétique des OMR du syndicat de traitement des déchets de Kohlenberg : L’unité qui fonctionne depuis 2006 traite annuellement 100 000 tonnes de déchets ménagers. Les CSR produits (38% des entrants) sont valorisés en papeterie, en centrale thermique et en cimenterie.

La deuxième journée était organisée autour de cinq tables rondes :

- Quelle place prend la valorisation énergétique des déchets dans l’économie circulaire ?

- Quelles sont les clés de réussite pour optimiser la valorisation énergétique dans les politiques locales ?

- Comment limiter les impacts environnementaux et sanitaires ?

- Quelles solutions pour améliorer la valorisation énergétique des déchets ménagers ?

- Quelles possibilités pour faire émerger une filière CSR, ressource énergétique de transition ?

Dans le cadre de la table ronde sur les solutions pour améliorer la valorisation énergétique des déchets ménagers, Guillaume BOMEL, Président du SVDU (syndicat adhérent de la FNADE) est intervenu en tant que Grand témoin. Celui-ci a souligné l’importance d’encourager l’optimisation et l’amélioration de l’efficacité énergétique des installations existantes en vue d’atteindre les objectifs fixés par les politiques environnementales et énergétique, tout en respectant scrupuleusement les principes de la hiérarchie des modes de traitement des déchets.

Hubert de CHEFDEBIEN, Président du collège valorisation énergétique de la FNADE, est également intervenu pour présenter les dispositions d’amélioration et d’optimisation des Unités de Valorisation Energétique.

Frédéric GIOUSE, Président du SN2E (syndicat membre de la FNADE) a présenté l’étude « UIOM-C14 » qui vise à réaliser une campagne de mesure des flux de CO2 fossile émis ainsi que le calcul de la part d’énergie renouvelable produite par les usines d’incinération françaises. Les prélèvements réalisés concluent à des taux de carbone biogénique compris entre 47% et 75%, en cohérence avec les résultats issus de la méthode MODECOM de l’ADEME (taux de carbone biogénique à 65%). Les taux d’énergie renouvelables sont compris entre 47% et 72%, supérieurs donc aux 50% généralement admis pour les unités de valorisation énergétique. Débutée en 2018, cette campagne réalisée sur dix unités de valorisation énergétique et une installation de combustion CSR, se poursuivra jusque fin 2019.

Guillaume Bomel a conclu la journée avec Marc Cheverry.

Il a souligné les nombreux renouvellements de contrat d'UVE entre 2017 et 2021 qui stimulent la performance en matière de valorisation énergétique. Il pointe cependant quelques points de vigilance pour 2019 et les années à venir :

- L’acceptabilité sociétale des installations de valorisation énergétique- La valorisation des mâchefers pour lesquels il n’y a pas toujours d’exutoire.
- L’application des plans départementaux conduit parfois à privilégier l’orientation des flux vers le stockage et non vers la valorisation énergétique- La Loi de Finances 2019 prévoit une TGAP à 125€/T pour la réception de déchets jugés non autorisés en UVE- La nécessité de développer la valorisation énergétique mais qui nécessite en parallèle le développement de réseaux de chaleur or les donneurs d’ordre pour les UVE et pour les Réseaux de Chauffage Urbain sont différents et la synchronisation des appels d’offres n’est pas toujours possible.

Enfin, sur la production d’énergie à partir de CSR, Guillaume Bomel a souligné le risque lié à l'équilibre économique. Il suggère un assouplissement des plans d’approvisionnement et une exonération du marché des quotas de CO2 ou, à minima, l’attribution de quotas gratuits pour ces installations.